Il existe un moment, au seuil de l'aurore, lorsque la lune s'en est allée, et que le soleil n'a pas encore percé la nuit de ses rayons.

Un moment qui n'appartient qu'aux ombres, aux bêtes sauvages et à leurs traqueurs.

J'éteins le feu du bivouac. Je passe la main dans la fourrure de ma louve, Canine.

je suis Daliha, je suis une chasseresse.

Sous ma main, son pelage trésaille, elle attend mon signal. Oreilles dressées, muscles tendus, narines fremissantes.

Un hôchement de tête la voila qui s'élance, je bondis à sa suite.

La chasse a commencé.

Longtemps nous poursuivons notre course, autour de nous, pins enneigés, rochers abrupts, ruisseaux figés dans la glace défilent.

C'est là notre territoire le Berceau de l'Hiver.

Seuls nos souffles et nos traces trahissent notre présence.

Canine se fixe, elle a sentit la proie. je m'accroupis et encoche une flêche.

Devant nous, une chimère du noroit. je tire une première fois, Canine suis le trait  bloque la chimère à bonne distance.

Ma seconde flêche la terrasse.

J'attrappe ma dague et entreprend de dépecer le cadavre.

je perçois un grondement, mais il est déjà  trop tard.

L'ours blanc est sur moi. debout sur ses pattes arrières, il m'enlace et me laboure les flancs et les épaules.

Je m'arqueboute, si je cède sous son poids , il m'égorgera. Je donnes de multiples coups de dague, mais l'arme n'est pas assez dangeureuse pour me débarasser de son étreinte.

Canine l'a contourné et le harcèle de morsures. Agacé, l'ours se retourne pour se défaire d'elle. c'est le répis qu'il me fallait.

Les griffes de l'ours ont presque fait sauté les mailles de mon haubert, et je sens ma chemise s'inbiber de mon sang. la douleur attendra, j'ai saisi ma hache et me jette sur le prédateur. D'un coup de patte il a envoyé la louve a quelques mètres de lui, mais à présent le combat n'est plus inégal. De rapides moulinets, ne tardent pas à lui faire comprendre

qu'il a peut être sous estimé ses proies. Il finit par tenter de fuir et je l'achève à l'arc.

C'est un animal de belle taille, nulle doute que sa peau et sa viande me raporteront quelques argents. je bande rapidement mes blessures  et celles de Canine.

J'en termine  avec les deux cadavres et me dirige vers long guet.

Les gobelins du lieu m'adressent des plaisanteries moqueuses, mais mon triste état les vaut bien.

Un bon repas à l'auberge et quelques reparations chez le forgeron ne seront pas de trop.

La chasse est une activité exaltante mais dangeureuse, je l'ai appris une fois de plus à mes dépends.